Jacky regarda les jouets éparpillés autour de sa chambre.

Range-les, dit maman. Papa a fait le grand coffre pour que tu y mettes tes affaires et pour qu’elles ne restent pas traîner par terre.

Jacky ramassa un petit camion. Il le laissa tomber dans la grande boite. Puis il prit un livre. Il réussit à faire un peu de place tout autour du coffre à jouets. Puis il dut travailler un peu plus loin.

Je suis fatigué ! s’écria-t-il !

Ce n’est pas possible, dit maman. Tu viens de   commencer à débarrasser !

Jacky s’assit sur le tapis. Il laissa échapper un profond soupir. C’est trop pour un petit garçon, annonça-t-il en regarda maman, espérant qu’elle aurait pitié de lui.

Mais elle se contenta de quitter la chambre de Jacky et elle retourna dans la cuisine. Jacky prit un livre. Il y avait de magnifiques illustrations d’oiseaux, de fleurs et de petits animaux. Il regarda longtemps les jolies images...Jacky !

Jacky laissa tomber le livre. Maman le regardait. Elle l’avait l’air fâché.

Si tout n’est pas rangé avant le retour de papa, je ne t’emmènerai pas au parc demain ! Elle avait l’air bien décidé. Jacky s’en rendit compte au son de sa voix.
Quel travail ! Il y avait des jouets dans tous les coins. Il travailla jusqu'à ce qu’il entende papa rentrer. En terminant, il leva les yeux et vit son papa qui le regardait. Tu as fait de bon travail, Jacky.

Est-ce que tu aimes ton nouveau coffre à jouets, demanda t-il. Eh bien, commença Jacky, j’aime le coffre, mais…

Il aime bien le coffre, expliqua maman, mais il n’aime pas devoir ranger sa chambre en désordre. Papa prit un air mécontent.  je suppose que c’est plus facile de déranger que de ranger, remarqua-t-il.

Et alors Jacky vit ses parents se lancer ce qu’il appelait en lui-même « leur regard secret ». Maman sourit. Je crois qu’il est très fatigué et qu’il devrait aller dormir de bonne heure ce soir, dit-elle.

Jacky sauta sur ses pieds. Je ne suis plus fatigué, maintenant...

Maman remarqua les jours suivants que Jacky remettait ses jouets dans son coffre sans se plaindre. Un soir, maman lui demanda de l’aider à débarrasser la table. Il apporta les couteaux et les fourchettes près de l’évier. Puis il prit une assiette...Je suis fatigué, déclara-t-il, et il s’assit sur une chaise près de la table.

Maman le regarda. Elle mit la main sur le front de son petit garçon.

Est-ce que tu te sens bien, demanda-t-elle ? Il repoussa la main de maman, certainement, elle se moquait de lui ! Cette remarque ne fit pas plaisir à Jacky. Il pensait vraiment qu’il était fatigué.

Le lendemain, son papa lui demanda de l’aider au jardin. Papa se mit à tondre le gazon et Jacky dut ratisser et rassembler l’herbe à la senteur douce. Après un moment, il s’assit à l’ombre d’un pêcher. Il appuya sa tête contre le tronc de l’arbre et ferma les yeux. Papa sourit et continua son travail. Bientôt, Jacky ouvrit les yeux et vit quelque chose d’étrange, deux escargots montaient le long du tronc de l’arbre. Jacky se demanda si c'était une maman avec son petit.

Papa ! viens voir les escargots sur le tronc d'arbre...

Ils ne vont pas très vite, remarqua Jacky.

C’est juste, mais ils sont très chargés, dit papa. Ils doivent grimper jusqu’aux feuilles  pour trouver leur déjeuner.

Ils ne peuvent pas aller plus vite  demanda Jacky ?  Non, répondit papa, ils doivent porter leur maison sur leur dos, et ils doivent aussi chercher leur nourriture... Même les bébés ?...Même les bébés, affirma papa d’un air très sérieux.

Jacky réfléchit un moment. C’était vraiment un gros travail pour ces toutes petites créatures. Jacky, lui n’avait que très peu de choses à faire. Il n’avait même pas à préparer ses repas !

Il sauta sur ses pieds et courut vers le râteau qu’il avait laissé tomber. Je ne suis plus fatigué, déclara-t-il à son papa. Et à partir de ce jour-là, il se souvint du travail difficile des petits escargots chaque fois qu’il se sentait devenir paresseux. Ou chaque fois qu’il pensait être fatigué.

Monika F..M