La neige
Comme la neige est blanche
On dirait, sur la terre
La nappe des dimanches
Ou les mains d’une mère
L’enfant du premier âge
L’agneau que l’on caresse
La robe de mariage
Le cœur d’une princesse.
Comme la neige est fraîche
On dirait, dans la main
La lointaine dépêche
Qui nous dit « je reviens »
L’eau jaillie de la source
Le baiser de la brise
Les fleurs après la course
L’instant qui s’éternise.
Comme la neige est pure
Nous parlant d’absolu
De bonheur sans mesure
De parfaite vertu
De reposant silence
Et de Paix infinie
Et d’hymne à l’espérance
Et d’éternelle vie.
En rendant la lumière
C’est sa vie qu’elle donne
Elle fond sur la terre
Et vers le ciel rayonne
A la voir resplendir
On voudrait, tout pareil
Voir nos cœurs réfléchir
Tout l’éclat du soleil.
Parlant , à qui chancelle
D’enfin vivre debout
Et d’un Ami fidèle
A qui l’on dirait tout
C’est l’espoir qu’on caresse
Rêve trop fugitif
Retrouver sa noblesse
Quand on n’est... qu’un captif
Sous le divin regard
Être blanc comme neige
Prétention de vantard
Sacrement ? Sortilège
Être plus blanc que neige
Impossible… pourtant
Dieu l’offre, ô privilège
Au cœur qui se repent.
Samuel Girardot