La tunique


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Je cheminais avec la foule vers le château du Roi, les bras encombrés des cadeaux que je comptais lui offrir. J’en étais très fière. Ils étaient ce que j’avais de meilleur. Après une longue marche, je fis une pause et m’assis au bord du chemin, tout près d’un torrent. Peut-être était-ce la réverbération de l’eau, mais je m’aperçus soudain que mes précieux présents étaient ébréchés, rouillés et déformés. Je les posai à terre et constatai, éplorée, que mes vêtements étaient eux aussi sales et abîmés.

 

Je ne pouvais pas paraître ainsi devant le Roi ! Mais plus je m’évertuais à les laver, plus ils se salissaient et se déchiraient.


Je vis alors s’avancer vers moi le Fils de la Lumière.
- Je voulais voir le Roi, me plaignis-je, mais ainsi, c’est impossible !
– Donne-moi ton vêtement.
– Il est si sale et plein d’épines ! protestai-je.
– Donne-le moi quand même.


Je le lui remis et les épines qui me griffaient lui déchirèrent la peau. Cependant, mon corps était encore plus sale que mon vêtement. Je descendis dans la rivière et me mis à me frotter avec de l’eau, de la boue, des pierres. Rien à faire. Je jetai un œil désespéré vers le Fils de la Lumière. Il me fit signe d’approcher. Je remarquai alors qu’il avait rempli un bol du sang qui avait coulé de ses blessures. Il le versa sur moi. Aussitôt, toute la saleté disparut et mes vieilles meurtrissures commencèrent à guérir. Il me mena un peu plus loin et j’observai comment on fabriquait une tunique d’une blancheur éclatante. Je la contemplai sidérée. Je n’avais jamais rien vu de si pur. Mon guide m’expliqua qu’on ne pouvait entrer chez le Roi sans porter un vêtement semblable.


Est-il difficile à obtenir ? demandai-je...Très, me répondit-il sérieusement.


– Le fil provient d’une vie composée uniquement de secondes parfaites.
– Uniquement ?
– Si une seule seconde présentait le moindre défaut, tout le fil serait bon à jeter.
 Je pensai à ma propre vie qui ne comportait, je le savais, pas une seule seconde parfaite.
- D’où vient ce fil ? l’interrogeai-je.
– De ma vie... me répondit-il. Il prit le vêtement et me le tendit : Je te le donne.


Je regardai intensément mon interlocuteur. Une joie immense rayonnait de ses yeux tandis qu’il me revêtait de cette tunique resplendissante. Une tunique tissée avec une vie parfaite.


- Ne veux-tu pas la garder ? demandai-je d’une voix hésitante.
– Je l’ai préparée exprès pour toi !


Alors je me prosternai à ses pieds, me serrant dans mon nouveau vêtement. Je sentais combien chacune des secondes dont il était tissé était plus pure et plus importante que tous mes efforts et toute ma vie.


- Viens, me dit-il. Allons vers mon Père.


Avant de le suivre, je jetai un dernier regard aux objets que j’avais pensé lui offrir. Ils formaient sur le sol un tas immonde. Saisissant un bâton, je les mis résolument à la poubelle et emboîtai le pas à mon guide. Peu après, je foulai les dalles d’un palais si magnifique que son éclat aurait consumé quoi que ce soit d’impur.


Mon Père, voici mon amie. Mon sang l’a lavée et ma vie l’habille. Pardonne, je t’en prie ses péchés et accueille-la comme tu m’accueilles.


Le Roi et son Fils se regardèrent avec un amour incommensurable et un respect sans égal. Ils se souvenaient d’une certaine longue histoire… Puis le Roi ouvrit les bras, le visage souriant « Bienvenue, mon enfant ! »

 


Marina A -  Plumes Chrétiennes

 

 

 

Vous savez en effet que ce n’est point par des choses périssables – argent ou or – que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre, héritée de vos pères, mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache. (1 Pierre 1.18)

 

 

 

 

 

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02/05/2021
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